Claude Charland et son petit-fils Paul
Repartir à zéro

L’Hôtel-Dieu d’Arthabaska c’est « notre » hôpital. Aujourd’hui, plus que jamais, nous prenons conscience de l’importance qu’il a dans nos vies et du rôle essentiel que lui et ses équipes de soins jouent. Laissez-moi vous raconter l’histoire de Paul qui a bénéficié de soins à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska.
Tout a débuté le 18 janvier 2019. Le weekend s’annonce plein de réjouissances, car on va célébrer l’anniversaire des cousines de Paul. Au menu : plaisir, jeux, gâteau et cadeaux. Afin de préparer le weekend, Paul passe à la maison. Avec ses 20 mois bien sonnés, il est un petit bonhomme plein d’énergie et d’une vive intelligence. À la maison : sauts sur le divan, chatouilles, rigolades et fous rires sont au rendez-vous. Bref, il anime à lui seul toute l’assemblée! Paul nous quitte tôt pour aller souper et faire un beau dodo avant les festivités. Malgré un petit nez qui coule, rien ne présage les jours, les mois sombres qui s’annoncent pour lui et toute la famille.
Chez lui, vers 4 h du matin, un drôle de bruit se fait entendre. Son papa se lève et aperçoit Paul en convulsions sévères. La panique s’empare. Douche froide, 9-1-1 et cris. Des moments d’horreur s’en suivent. Paul ne revient pas à lui. L’ambulance arrive et c’est le transfert vers l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska. Rapidement pris en charge par l’équipe de soins, on voit bien que ça ne fonctionne pas du tout. La fièvre ne descend pas et il répond peu aux traitements. Avisés par les parents, nous arrivons en trombe à l’hôpital… de justesse puisqu’il est transféré à Sherbrooke. Son état nécessite des soins intensifs pédiatriques. Le maximum a été fait par l’équipe en place à HDA. Les soins ont été rapides et efficaces, surtout lorsqu’est venu le temps de transférer Paul vers un centre hospitalier spécialisé.
On arrive au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. La fièvre de Paul est difficilement contrôlable et il fait toujours de légères convulsions. Les premières 24 heures sont interminables à voir notre petit bonhomme couché dans son lit d’hôpital, intubé et branché de partout. Durant la deuxième nuit, Paul se réveille enfin et d’une voix pâteuse me demande du lait et me reconnaît. La fièvre est encore élevée, mais il réagit et imite quelques animaux. Ce seront ses derniers mots… De nouveaux épisodes de convulsions apparaissent. Les tests se multiplient. Quelques jours passent et on apprend finalement que c’est l’influenza qui aurait causé la fièvre et par conséquent, les convulsions. Mais, l’influenza n’explique pas tout. L’équipe de médecins se résigne à transférer Paul vers un centre plus spécialisé en neurologie pédiatrique afin d’assurer un meilleur suivi. Il est transféré au Centre hospitalier universitaire de Québec. Son côté gauche est paralysé, particulièrement son bras. Toutefois, un brin d’espoir plane à l’horizon puisque la fièvre tombe et les convulsions sont contrôlées. Mais, une ombre au tableau apparaît : les convulsions ont atteint son cerveau. Paul ne répond pratiquement plus aux stimulations extérieures, a perdu l’usage de la parole et est toujours sous gavage. Les examens, les électro-encéphalogrammes, les traitements et les visites médicales se succèdent. Commencent de très longues semaines pour toute la famille. On assure, à tour de rôle, une présence 24 h sur 24 à son chevet.
Après des semaines aux soins intensifs, Paul est transféré à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec. Il doit tout réapprendre. Avaler, marcher, parler et se servir de son bras qui s’anime doucement. On commence à stimuler sa déglutition. On fait des exercices, on va à la piscine, on le stimule tant qu’on peut. Lentement, Paul réapprend à manger. Avec un déambulateur, il fait de nombreux allers-retours dans les corridors. Sa jambe gauche s’anime lentement. Son sourire revient et ses yeux recommencent à briller. Quelques mois passent et Paul connaît de belles améliorations. Il reconnaît les personnes les plus significatives.
Les visites à l’Institut de réadaptation s’espacent lentement jusqu’au moment où Paul peut enfin aller à la garderie avec des services spécialisés. Il a recommencé à marcher, mais son attention reste difficile à capter tout comme sa concentration. Malgré tout, il multiplie les petites victoires. Les livres et les images sont pour lui captivants.
Aujourd’hui, après plus de 2 ans, sa démarche est beaucoup plus assurée. Il émet certains sons, un prélude au retour à la parole, on le souhaite. Il reconnaît son monde et porte une attention bien particulière à sa petite sœur qui est née quelques semaines après ce malheureux incident.
Même s’il doit aujourd’hui redoubler d’efforts pour tout réapprendre, il a reçu des traitements de grande qualité. Pouvoir compter sur un hôpital qui a du personnel compétent et des équipements de haut niveau est vital. Ces personnes compétentes, alliées à des outils performants, permettent d’offrir à la population des services de qualité, sécuritaires et près de la maison. Et quand on parle de la santé ou de la vie d’un enfant, ça fait toute la différence. Paul vous le dira sans doute un jour!
Notre équipe de pédiatrie à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska a fait tout le nécessaire pour offrir à Paul la chance de lutter pour sa survie.
Ma famille et moi avons vécu les répercussions directes de la maladie d’un enfant. Nous avons été aux côtés de mon petit-fils Paul pendant plusieurs mois au cours desquels j’ai remarqué l’importance de donner un environnement rassurant et stimulant non seulement à un enfant hospitalisé, mais également à sa famille. La Fondation joue un rôle important dans la réalisation de projets à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska. Ensemble, nous avons le pouvoir d’agir là où chaque seconde et chaque détail comptent et ainsi améliorer la vie de milliers de personnes.